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Simplement parfaites!
2 septembre 2009

Mais la servante écarlate était-elle brune ou blonde? En fait? Hannnnnn!!! Le suspens!!!!

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Gens.

Je sais, l'énorme majorité des personnes qui viennent ici s'attendent à me voir railler de la star et baffer de la blondasse à tout va. Ce que je fais volontier et avec plaisir, puisque j'adore balancer de la Britney Spears chauve et bouffie, ou chipotter ma copine d'amour Ladygloss (qu'à toujours son PC malade, appremment).

(AVIS DE RECHERCHE d'ailleurs: si quelqu'un l'aperçoit, qu'il me l'attrape et me la livre pieds et poings liés)

(au moins)

(c'est que ça gigotte, une blonde, hein...)

(bref)

Tu as cru qu'ici, c'était juste un défouloir à royales pintades qui adorent se lincher de la gonzesse brushinguée à tout va.

Certes.

Mais pas que.

Dirais-je.

Parce que quand même, tu sais, je ne suis pas qu'un physique (de rêve) dôté d'une plastique (irréprochable). (Tu l'avais d'ailleurs remarqué)

Je suis brune aussi.

J'ai donc un cerveau.

Et même que des fois, je m'en sers un peu. Si.

Du coup, le soir, lorsque je rentre chez moi érintée de ma journée de travail à réfléchir sur les nanotechnologies de demain, j'ai besoin de le mettre un peu sur "off", mon cerveau.

De temps en temps, je me la joue blonde et zappe sur Secret Story.

Si alors la migraine me vient (c'est hélas bien souvent le cas, et pas que parce que Jonathan me fait peur avec son cerveau d'Einstein et ses réflexions de Loana), je me prend un bouquin (option 2).

CQFD.

Quand je lis, je ne pense plus à rien, je ne réfléchis plus, je me laisse aller complètement dans les brumes de mon imagination à travers la plume de l'auteur, et je peux enfin souffler un peu...

(pendant que Chouchou prépare à manger et fait la vaisselle)

(C'est trop dur la vie)

Tout ça pour dire que, si je dois vous conseiller un bouquin, que dis-je, THE bouquin, ça serait celui-ci, et pas un autre (ou alors, ça sera pas dans cet article là).

Ah, c'est sûr, c'est pas vraiment du Guillaume Musso ou du Mary Higgins Clark, hein... Je les aime bien ces deux là, mais seulement l'été au bord de la piscine, entre deux articles de "Voici" avec une bonne Pina Colada glacée à côté de mon transat.

Non, là, c'est un peu plus embrouillé, noir, sombre, mais si vous arrivez à surmonter la difficulté de lecture des 50 premières pages, vous ne le regretterez pas, car c'est un pur chef d'oeuvre. Enfin, ce n'est que mon avis...

Maintenant, si tu préfères te matter du Koh Lantah à la place, ben écoute...

T'es blonde, non?

;-)

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Margaret ATWOOD The handmaid's tale

(1985)

La servante écarlate

(1987)

Roman de 360 pages

À l’aube de l’an 2000, alors qu’a sévi une grave crise économique, que

la Terre

est polluée par des produits chimiques toxiques et des radiations nucléaires, que sa population a été perturbée par des manipulations génétiques, la plupart des femmes sont devenues stériles et le taux de natalité a chuté de façon alarmante.

L'État laïque qu’étaient les États-Unis a été remplacé par une théocratie monothéiste de droite, la «république chrétienne fasciste de Gilead» où

la Constitution

a été remplacée par

la Bible

, où, en réaction à la décadence des moeurs et à la dénatalité, est imposée une vie très sévère, surveillée par «les Yeux», la force de police secrète.

Les prisonniers politiques, les gens dangereux, les Noirs, les homosexuels, les chômeurs, les vieux et les autres rebuts improductifs et dégénérés d’une société qui se veut «propre» ont été évacués, déportés dans «les colonies», une sorte de goulag, ou supprimés. L’adultère et le viol sont punis de pendaison publique.

Surtout, les femmes n’ont plus aucune liberté : il leur est interdit de détenir toute propriété, de travailler pour une rémunération et même d'avoir de l'argent ; on les assigne à des fonctions aussi précises que restreintes : elles sont des épouses chastes ou, pour celles qui sont fertiles, des porteuses des enfants des autres. Comme il y a encore des classes sociales, les femmes stériles de niveau supérieur ont le droit de se faire aider par ces jeunes femmes en bonne santé qui leur sont fournies par l’État : ce sont les «servantes écarlates», toutes de rouge vêtues. Chacune est à la disposition d'un «commandant» dont l'épouse est infertile pour lui donner des descendants ; si elle y parvient, elle est vénérée, sinon, elle est déclarée «non-femme» et envoyée dans «les colonies». 

À Boston, qui est devenue site de stockage de déchets nucléaires, la narratrice, Defred, qui a été terrorisée, dépossédée de son métier, de son mari, de son enfant et maintenant de son corps, est une de ces génétrices attitrées de l’État.

La liberté de Defred, comme celle de toutes les femmes, est tout à fait restreinte. Elle n’a pas le droit d’écrire, de lire, de fumer une cigarette, d’échanger des confidences avec le reste du personnel de maison, d’éprouver de l’amour. Elle ne peut quitter la maison que pour faire des achats avec une autre servante écarlate, aller voir un gynécologue ou se rendre jusqu’au «Mur» de ce qui avait été l’université Harvard, où sont pendus les rebelles. Elle est soumise à une très étroite routine, accomplit sa tâche comme une somnambule, et, le soir, regagne sa chambre à l'austérité monacale dont la porte ne peut jamais être complètement fermée.

Analyse

Intérêt de l’action

La servante écarlate” est un roman d’anticipation.

Margaret Atwood argue que son roman est de la «speculative fiction» parce que n’y intervient aucune nouvelle technologie et qu’il est fondé sur le développement de tendances présentes dans les États-Unis des années quatre-vingt. En fait, la «speculative fiction» est une variété de la science-fiction (reproduisant d’ailleurs les initiales S.F) qui se concentre sur l'évolution politique et sociale dans un avenir proche à partir des tendances apparues récemment (surpopulation, urbanisme, mercantilisme extrême, détérioration de l’environnement, aliénation psychologique), sur la fragilité de nos notions de liberté individuelle, plutôt que sur les progrès technologiques.

Le roman est aussi une de ces anti-utopies, ou utopies négatives  ou dystopies, que suscita le XXe siècle où, du fait des totalitarismes, les lendemains grincent,  telles que “Nous autres” de Zamiatine, “Le meilleur des mondes” de Huxley, “

1984

d’Orwell, “Fahrenheit

451

de Bradbury, “Un bonheur insoutenable” d’Ira Levin, etc..

C'est, un roman troublant, effrayant, qu’on pourrait  considérer comme  expressionniste, l’atmosphère étant presque constamment glauque, les émotions fortes, la sexualité omniprésente, l'impression générale que dégage la société de Gilead en étant une de peur, de répression, de cruauté et d'injustice cauchemardesques.

Cependant, il n’y a pas trop d’images à figer le sang, la narration rapportant la plupart des actes violents après le fait, épargnant au lecteur des scènes sanglantes.

Intérêt philosophique

Cette anti-utopie permet une grande réflexion philosophique. La perspective, d’abord très étroite, s’élargit de plus en plus, agrandissant le champ du conscient, du nommé. Du très petit, du particulier, du personnel, on va jusqu'au très grand, au social, au collectif, de la détresse individuelle à l'explication historique. Ainsi, ce livre profond révèle plusieurs couches : évolution politique et sociale, condition de la femme, morale.

La servante écarlate” est une parabole politique dont le message est redoutable. Cette histoire immensément troublante fait hésiter constamment le lecteur entre son refus de croire qu'une telle société puisse advenir, et sa certitude que les valeurs et les courants de forces qui peuvent mener à une telle catastrophe sont bel et bien présents dans notre société, voire dans chaque être humain.

S’impose la brutale prise de conscience que ce roman au caractère prémonitoire pourrait très bien ne pas être que de l’imagination, que c’est un avertissement, que Margaret Atwood serait prophétique, qu’elle aurait un sens visionnaire. Elle fait craindre pour l’avenir de la démocratie qui n'est jamais assurée contre le dogmatisme, le fondamentalisme, l’intolérance, l’extrêmisme, le fanatisme,  l'anéantissement de l'Autre, le totalitarisme, ce que fait craindre l’extension des tendances de la société contemporaine.

Destinée de l’oeuvre

Avec “La servante écarlate”, qui est sans doute son roman le plus accompli, Margaret Atwood obtint un succès exceptionnel tant auprès de la critique que du public. Le roman a reçu le prix du gouverneur général, le prix littéraire du Commonwealth, le prix du “Los Angeles Times”, le prix Arthur C. Clarke de la science-fiction. lI avait aussi été sélectionné pour le “Booker prize” (Royaume-Uni) et le prix Ritz-Paris-Hemingway (Paris). Il est resté sur la liste des best-sellers du “New York Times” pendant vingt-trois semaines. Son succès a donc été international et il s'est vendu à plusieurs millions d'exemplaires. Elle est ainsi devenue l'écrivain canadien le plus connu au monde.

Le roman a inspiré des adaptations.

En 1990, Harold Pinter l’adapta pour le cinéma, en replaçant chronologiquement les morceaux du puzzle, en élaguant au passage et, surtout, en faisant de l’héroïne une révolutionnaire qui finalement coupait la gorge de son maître. Le film fut tourné par Völker Schlöndorff avec une distribution américaine (Natasha Richardson, Robert Duvall, Faye Dunaway, Aidan Quinn et Victoria Tennant). Mais il n’eut pas autant de succès que le livre. C’est quà l’écran, sans les nuances que faisait la narratrice, cette société répressive apparaît trop manichéenne. Mais Margaret Atwood n'est pas du genre à dire qu'on a dénaturé son œuvre : «Un film n'est pas la même chose qu'un roman et il ne serait pas réaliste de croire le contraire. Faire passer tout un roman dans un film? C'est impossible

En 2000, le compositeur danois Poul Ruders fit jouer un opéra intitulé “Tjenerindens”, sur un livret de l’Anglais Paul Bentley qui sut, avec imagination, adapter le livre à une nouvelle  forme. Il transforma la structure en épisodes du roman en une série d’environ quarante courtes scènes et coupa de nombreux détails pour se concentrer sur la tragédie personnelle de Defred. Pour dramatiser les constants passages dans le roman entre le sombre présent et le temps d’avant Gilead, il créa le double de Defred, qui vécut à cette époque. Defred et l’auditoire regardaient ensemble vers le passé alors qu’elle se rappelait sa famille perdue à travers son double sur la scène. Ces couches d’événements et l’effondrement des temps et des lieux caractérisent cet opéra dont la musique est souvent brutale, avec des éléments «heavy metal» et synthétiques. Il fut joué au Danemark puis à Toronto par la “Canadian Opera Company”.

Sources: http://www.comptoirlitteraire.com

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